Il s’agit d’une technique corporelle chinoise codifiée, selon la tradition, au XIIIème siècle.
« Tai Ji Quan » est parfois traduit par Boxe du Faîte Suprême mais aussi Boxe de la Grande Polarité (en lien avec les principes de Yin et de Yang). Cependant cela n’a rien à voir avec un sport de combat, du fait que le Tai Ji Quan ne vise pas d’abord une performance, un résultat par rapport à un adversaire. Il se pratique comme un art martial, inspiré par des applications de combat spécifiques, mais aussi comme un exercice de bien-être, une discipline traditionnelle riche de multiples aspects. Méditation en mouvement, art martial « interne » qui permet d’être aux prises avec ses disharmonies intérieures, technique de relaxation, et de concentration, qui entretient la conscience du corps et une bonne mémorisation, le Tai Ji Quan développe l’unité de la personne.
Cette succession de mouvements qui s’écoulent de manière fluide et sans interruption à partir du bassin a pour but essentiel de favoriser la circulation de l’énergie dans tout le corps, ce qui contribue au maintien d’une bonne santé. Les bienfaits s’en ressentent tant sur le plan physiologique (meilleur équilibre corporel, contrôle du souffle…) que sur le plan psychique (calme, concentration, confiance en soi).
Le Tai Ji Quan, c’est aussi un sentiment réel de plaisir, une grande beauté, l’harmonie corps–esprit enfin réalisée. Pratique quotidienne de millions de chinois qui considèrent qu’elle favorise la longévité et le bien-être à travers le déroulement de mouvements réalisés au ralenti, le Tai Ji Quan a le pouvoir d’agir sur tout l’être à travers des gestes très variés, lents, apparentés au combat mais stylisés. Par une « alchimie intérieure », le Tai Ji Quan a pour canaux conducteurs les méridiens du corps, comme pour l’acupuncture. Il rééquilibre les fonctions vitales de l’organisme tout en contribuant à la paix intérieure. Le Tai Ji Quan suscite une profonde interaction entre le corps et l’esprit car l’enchaînement des gestes exprime la sagesse du Tao, notamment avec l’alternance Yin / Yang, deux énergies opposées et complémentaires qui doivent s’unir dans la différence et l’harmonie.
Le terme « Tai Ji » signifie « union entre le Yin et le Yang », alternance incessante du Yin (vide, féminin) et du Yang (plein, masculin). Ces deux principes sont à la fois antagonistes et complémentaires. Le jeu permanent entre Ying et le Yang produit les mouvements et c’est la différence du Yin et du Yang qui permet des manifestations comme le changement ou la transformation, les mouvements, la vie. L’équilibre et l’unité de tout ce qui existe sont les expressions de ces deux forces antagonistes et complémentaires qui sont sans cesse en interaction.
Selon la pensée chinoise, le principe du Tai Ji peut s’appliquer à l’univers et à tous les êtres. Il est le principe naturel du mouvement perpétuel : croissance – décroissance, depuis les phénomènes les plus grands comme les étoiles, jusqu’aux plus petits comme les atomes. Tous se meuvent dans la transformation du Yin et du Yang. Il n’est peut-être nulle autre pensée que la pensée chinoise pour avoir développé à un tel point les analogies entre le macrocosme (univers) et le microcosme (corps humain). Ainsi le Tai Ji est-il l’un des systèmes de représentations applicable à tous les domaines. L’univers est un Tai Ji, mais le corps humain est aussi un Tai Ji. Cette idée joue un rôle important dans le pratique du Tai Ji Quan, quand le pratiquant s’efforce d’harmoniser le petit univers qu’est son corps tout en s’accordant à l’harmonie général de l’univers. La pratique de Tai Ji Quan est nommée ainsi parce qu’elle s’accorde avec les lois naturelles ainsi conçues : repos et action dans les mouvements, alternance de l’intérieur et de l’extérieur, du vide et du plein, de haut et le bas, de côté gauche et de côté droit, etc…
« Quan », qui signifie « combat à main nue », indique que les principes du « Tai Ji » sont mis en œuvre dans une discipline particulière.
Les bienfaits de la pratique du Tai Ji Quan
Le mouvement et l’équillibre
Le mouvement apporte l’unité de soi
Dans la pratique, tout est basé sur l’équilibre entre mouvement et immobilité, relâchement et étirement musculaire, flexion et extension. Les mouvements sont ronds, fluides, souples et lents. Ils coulent et ondulent harmonieusement dans le calme et la douceur. Du point de vue médical, le Tai Ji est accessible à tous, quels que soient l’âge, le poids et la morphologie. Apaisant et tonifiant, il permet, en outre, d’acquérir ou de garder une bonne souplesse ostéo-articulaire et musculaire. La lenteur est une précieuse alliée, aucun mouvement ne doit se faire dans l’urgence, les enchaînements sont pratiqués avec lenteur. Les centres nerveux ont donc tout le temps de solliciter doucement les muscles, tendons et articulations, sans forcer ni faire mal. La pratique du Tai Ji Quan permet de fortifier le corps dans sa globalité, elle maintient et développe la vitalité et l’équilibre du corps, permet de retrouver de la souplesse et la coordination, favorise la détente et l’état de relaxation, réduit efficacement le stress et aide à mieux gérer les émotions.
Pendant toute la séance, l’ensemble du corps est constamment en mouvement. Chaque partie du corps (pieds, jambes, bassin, bras, mains, le regard) se meuvent ensemble et s’orientent simultanément dans la même intention selon des directions et avec des mouvements différents (à droite, à gauche, en avant, en arrière, sur le côté, demi-tour…). La pratique développe une coopération de l’ensemble des parties du corps pour parvenir à une unité de l’enchaînement. Par la pratique du Tai Ji Quan, nous établissons des contacts et multiplions les liens entre l’esprit et le corps, le mental s’en trouve soulagé. Cette nouvelle sensibilité, en construction, mène à la sérénité, par la perception concrète d’un état d’harmonie et de joie de vivre que nous apprenons à dissocier du stress ou autres stimuli agressifs. En détournant l’esprit des préoccupations quotidiennes par l’attention portée sur le moment présent et le mouvement effectué, le Tai Ji Quan procure une relaxation mentale importante pendant la pratique, dont les effets bénéfiques continuent à se faire sentir entre les séances.
Le dos s’étire et le corps se redresse
Les jambes lourdes s’allègent
Pendant toute la séance, la colonne vertébrale reste droite même quand le corps est incliné. Les épaules sont relâchées, les hanches sont mobiles, les muscles du dos s’étirent doucement, les contractures s’effacent, les vertèbres respirent.
Dans cette discipline, le corps est toujours en déplacement. L’alternance entre contraction et relâchement des muscles des jambes améliore le retour veineux. Les cuisses se musclent en douceur, les mouvements se font toujours avec les genoux fléchis de façon plus ou moins prononcée selon les capacités musculaires de chacun, ce qui permet de renforcer les jambes, les cuisses, et redonne souplesse et puissance à l’articulation coxo-fémorale (hanches). Les postures bien axées sur la verticale, avec une base solide au sol, redonnent à l’ensemble du corps une sensation de centrage et de stabilité. Cette flexion abaisse le centre de gravité, donne confiance dans ses appuis, améliore l’équilibre et renforce en douceur les muscles des jambes et des cuisses.
Quelles différences y a-t-il entre le Tai Ji quan et le Qi Gong ?
La différence entre ces deux disciplines peut être observée simplement dans la façon d’exécuter les mouvements.
D’une manière générale, les enchaînements du Qi Gong (sauf exceptions assez rares) se font en position statique, avec éventuellement quelques passages qui sollicitent de rester debout sur une jambe. Il n’est pas courant qu’il y ait des déplacements de pas dans le Qi Gong.
Au contraire, pour le Tai Ji Quan, les déplacements de pas constituent la partie fondamentale de la pratique, ce qui permet le transfert du poids du corps d’une jambe à l’autre selon le principe du Yin et du Yang ou du vide et du plein. Le changement de poids du corps d’une jambe à l’autre et les mouvements ondulés permettent de développer le Chansi Jing ou la force spiralée à partir des pieds : elle monte dans les jambes, s’accumule dans le bassin et se répartit dans les mains ou les poings. Le Tai Ji Quan est en effet une discipline d’origine martiale : des mouvements de coups de pied, de coups de poing, de différentes sortes de frappe font partie de l’enchaînement, ce qui lui donne sa caractéristique propre par rapport au Qi Gong.
L’intention, dans la pratique de Qi Gong, est de développer une meilleure circulation de l’énergie dans le corps, une harmonie entre le corps, le souffle et l’esprit.
On trouve également cette notion de bien être dans la pratique de Tai Ji Quan.
Cependant dans cette pratique, du fait que c’est une discipline d’origine martiale, on intègre le principe du développement de la force intérieure ou « Nei Jing ». La conduite harmonieuse de Nei Jing dans les mouvements sollicite une grande qualité de concentration (attention) et la précision de l’intention, du « I ». L’harmonie entre l’attention et l’intention permet aux pratiquants d’exécuter les enchaînements avec justesse et sérénité.
A qui s’adresse la pratique du Tai Ji Quan et du Qi Gong ?
Elle s’adresse à toute personne souhaitant améliorer son harmonie et son bien-être, mieux maîtriser son énergie, son stress quotidien, autant privé que professionnel, et apprendre à se régénérer dans la vie quotidienne. Il est souhaitable d’avoir une possibilité de réviser des exercices en dehors des cours une ou deux fois au moins par semaine pendant 15 à 20 minutes.
C’est en refaisant ce qui est appris en cours que les pratiquants peuvent réellement bénéficier des bienfaits de ces disciplines. La régularité est la clé fondamentale de la réussite.