Cercles et Spirales : Les fondamentaux du Taijiquan et des arts martiaux internes

Au cœur du Taijiquan et des arts martiaux internes se trouve le Chansijing, appelé le déroulé du fil de soie. Ce principe fondamental décrit la qualité spécifique de la force interne : un mouvement continu, fluide et sans rupture, à la fois doux et profondément structuré. À l’image du fil de soie qui se déroule lentement autour de son cocon, le geste naît de l’intérieur, s’enroule, se déploie et se transforme sans jamais se briser.

Ce déroulé du mouvement s’exprime à travers des cercles et des spirales, accompagnés de changements de direction constants, alternant naturellement les côtés opposés du corps. Ces courbes incarnent le principe d’alternance et de complémentarité des forces, symbolisé par le Taiji, plus communément appelé Yin et Yang. Le mouvement devient ainsi une expression vivante de l’équilibre dynamique entre ouverture et fermeture, expansion et rassemblement.

Dans la pratique interne, ces cercles constituent de véritables canaux de circulation du Qi. En se répétant et en s’affinant, ils favorisent une circulation énergétique plus fluide et plus abondante, créant progressivement une sensation de volume intérieur, perceptible de l’intérieur vers l’extérieur du corps.

La pratique régulière de ces mouvements spiralés améliore la circulation de l’énergie, assouplit les articulations et libère les tensions inutiles. Elle développe peu à peu une conscience globale du corps en spirale et en torsion, en mettant un accent particulier sur le bassin, centre de transformation, de stabilité et de transmission du mouvement. Ainsi, le corps devient plus unifié, enraciné et vivant, capable d’exprimer une force souple, continue et harmonieuse.

L’équilibre – stabilité et confiance au quotidien

Comment préserver et améliorer son équilibre en douceur ?
L’équilibre est une capacité fondamentale qui nous permet de nous tenir debout en toute sécurité et de nous déplacer avec plus de stabilité et de confiance dans la vie quotidienne. Il joue un rôle essentiel dans la prévention des chutes et le maintien de l’autonomie, notamment avec l’avancée en âge. Les exercices proposés visent à améliorer l’équilibre de façon progressive et sécurisée, en travaillant la stabilité du corps dans différentes directions : vers l’avant, l’arrière, sur les côtés et en diagonale. Ils favorisent une meilleure coordination des mouvements et renforcent la perception du corps dans l’espace.

Pratiqués à un rythme adapté, ces exercices sollicitent les articulations en douceur, sans à-coups, tout en renforçant les muscles des jambes et des pieds, essentiels au maintien de la posture. Ils contribuent également à assouplir le corps et à améliorer la qualité de la marche.

Au-delà de l’aspect physique, le travail de l’équilibre a un effet bénéfique sur le plan mental et émotionnel. Réalisés en pleine conscience, avec une attention portée à la respiration, ces mouvements favorisent la concentration, apaisent l’esprit et renforcent le sentiment de sécurité et de confiance en soi.

Taijiquan – Taiji avec les pas fixes

La pratique du Taijiquan avec les pas fixes constitue une approche essentielle pour approfondir les fondements internes de l’art. En limitant le déplacement, l’attention se porte plus finement sur la qualité du mouvement, la structure du corps et la circulation de l’énergie.

Cette forme de pratique permet de développer la conscience du centre, véritable point d’origine du mouvement, ainsi que la conscience de l’axe, garant de l’équilibre, de la stabilité et de l’alignement du corps. Le pratiquant apprend à ressentir la transmission de la force depuis les pieds, à travers le bassin, jusqu’aux mains, dans une continuité fluide et sans rupture.

Les pas fixes favorisent également la perception de la sphère corporelle, dans laquelle chaque geste s’inscrit de manière harmonieuse, reliant l’intérieur et l’extérieur. La coordination entre extension et flexion, étroitement liée au rythme naturel de l’inspiration et de l’expiration, s’affine progressivement, renforçant l’unité entre le corps, le souffle et l’intention.

Ainsi, la pratique avec les pas fixes devient un véritable laboratoire du Taijiquan, permettant d’intégrer en profondeur les principes essentiels de structure, de circulation énergétique et de mouvement interne, avant de les exprimer pleinement dans le déplacement.

Tai Ji Jiang – Tai Ji avec une épée

Style de la famille Yang du Maître CHEN LIANG CHAO Les épées sont des armes traditionnelles de défense, très appréciées en Chine. Les empereurs de la dynastie des Zhou (770-221 avant J.C.) et de la dynastie des Qin (221- 207 avant J.C.) ont élevé les techniques de l’épée au rang d’Art. Tous les disciples de Confucius devaient apprendre le maniement de l’épée parmi les autres pratiques artistiques. C’est ainsi que s’organisèrent des compétitions, non plus seulement pour le combat, mais pour le plaisir sportif et esthétique. Les principes et la philosophie de cet art se sont affinés et ont évolué en même temps que les techniques selon l’outil (épée simple ou épée double, épée longue ou épée courte). La pratique de l’épée développe, la force, l’habileté, la souplesse, l’harmonie, la maîtrise et façonne le mental

Sanshou : la dispersion des mains

Le San Shou est une pratique à deux issue du Taijiquan, dans laquelle les partenaires s’engagent de manière progressive et contrôlée, en appliquant les principes fondamentaux de cet art : souplesse, présence, écoute et non-violence.
Il ne s’agit pas d’une opposition brute, mais d’un dialogue corporel, où chaque mouvement devient une réponse ajustée à l’action de l’autre.

La pratique du San Shou développe les qualités d’écoute et d’observation, la capacité à coller, suivre et adhérer au mouvement du partenaire. Elle permet d’affiner le sens du contact juste, de reconnaître ses propres limites et celles de l’autre, tout en renforçant l’enracinement, la souplesse du bassin et des hanches, ainsi que la stabilité globale.

Le San Shou offre également une meilleure compréhension du sens martial et énergétique des mouvements de la forme du Taijiquan. Les gestes cessent d’être purement chorégraphiques pour devenir des actions vivantes, reliées à une intention, un appui et un centre.

Plus qu’un affrontement, le San Shou est un art de l’ajustement et de la transformation, où la justesse du geste, la qualité de présence et le relâchement priment sur la force.

Tuishou 

Le Tui Shou, ou « poussée des mains », est une pratique traditionnelle du Taijiquan réalisée à deux, dans laquelle les partenaires établissent un contact léger par les mains ou les avant-bras afin de développer la sensibilité, l’écoute du mouvement et la capacité d’adaptation, sans recherche de confrontation. À travers cette pratique, le pratiquant apprend à accueillir et rediriger la force sans résistance, en utilisant le centre du corps (Dantian) plutôt que la force musculaire brute. Le Tui Shou améliore l’équilibre, l’ancrage, la coordination, la souplesse et la stabilité posturale, tout en favorisant une circulation harmonieuse du Qi et le développement de la force intérieure (Nei Jin). Il cultive également l’écoute de l’autre, la confiance en soi, le lâcher-prise et transforme le rapport de force en coopération. Sur le plan martial, il constitue un exercice préparatoire au combat en Taijiquan, permettant de percevoir, neutraliser et rediriger la force adverse dès son origine, non par opposition directe, mais par la souplesse, le relâchement et l’intelligence du mouvement.

Tui shou : Les exercices et techniques de base

La pratique de Tui Shou permet de mieux comprendre les mouvements de base de la forme de Tai Ji Quan ainsi que la précision dans la conduite du Nei Jing (force intérieure) essentiellement pour équilibrer le travail interne. Dans la rencontre avec le partenaire, il apparait très vite comme un merveilleux échange à vivre, entre le donner et le recevoir tout en révélant une « touche » ludique.

Tai Ji Quan – La première partie

La première partie du Tai Ji Quan constitue une étape fondamentale dans l’apprentissage de cet art interne. Elle permet de poser les bases essentielles du mouvement, de la posture et de la coordination, sur lesquelles s’appuiera l’ensemble de la pratique.

Les clés d’une progression juste et durable reposent avant tout sur la persévérance, la régularité et la patience. Le Tai Ji Quan est un art du temps long, où les transformations se font progressivement, à mesure que le corps, le souffle et l’esprit s’accordent. Une pratique régulière, même courte, est toujours plus bénéfique qu’un entraînement occasionnel et intensif.

Cette vidéo a pour objectif de servir de support pédagogique et d’aide à la mémorisation. Elle ne peut en aucun cas se substituer à l’enseignement direct de votre professeur. C’est à travers la relation vivante avec lui que vous pourrez recevoir les corrections nécessaires, affiner votre posture, ajuster vos mouvements et progresser avec justesse.

L’enseignement transmis par le professeur permet d’accéder à une compréhension plus profonde des principes internes, favorisant peu à peu l’harmonie du corps, du souffle et de l’esprit, cœur même de la pratique du Tai Ji Quan. Cette vidéo vous accompagnera sur ce chemin, en complément du travail réalisé en cours, dans le respect du rythme et de l’expérience de chacun.

Tai Ji Quan – La deuxième partie

La deuxième partie du Taijiquan est traditionnellement considérée comme la partie centrale de l’enchaînement. Elle correspond symboliquement au niveau « Homme », au cœur de la trilogie fondamentale Terre – Homme – Ciel, qui structure la compréhension du mouvement et de l’énergie dans les arts internes.

Dans cette partie, le pratiquant apprend à se situer pleinement entre la Terre et le Ciel, en incarnant l’équilibre vivant entre enracinement et élévation. L’enchaînement sollicite de manière plus fine le travail de l’équilibre, tant sur le plan physique qu’énergétique. Les changements d’appuis, les transferts de poids et les mouvements unipodaux invitent à développer une stabilité dynamique, souple et adaptable.

La pratique régulière de cette deuxième partie renforce la qualité d’ancrage, également appelée enracinement, essentielle au Taijiquan. Les appuis deviennent plus conscients, la relation au sol s’affine, et le corps apprend à absorber et à redistribuer les forces avec fluidité. Cette base stable permet ensuite une expression plus libre et plus précise du mouvement.

L’enchaînement développe également des qualités fondamentales telles que la coordination globale du corps, la continuité du mouvement et la justesse des coups de pied, réalisés avec contrôle, légèreté et intention. Ces gestes ne sont pas exécutés dans la force, mais dans l’alignement, la présence et la connexion au centre.

Ainsi, la deuxième partie du Taijiquan constitue un passage clé dans l’apprentissage : elle consolide les fondations posées précédemment et prépare l’accès à une expression plus subtile, unifiée et consciente du mouvement, où le corps, le souffle et l’esprit œuvrent ensemble.

Tai Ji Quan – La troisième partie

L’apprentissage de la troisième partie du Taijiquan ouvre l’accès à l’un des principes fondamentaux de cet art interne : le principe du cercle et de la spirale. Cette dimension, bien que déjà présente dans de nombreux mouvements des première et deuxième parties, devient ici plus visible, plus consciente et plus intégrée dans l’enchaînement.

On retrouve en effet les cercles et spirales dès les premières séquences, notamment dans des mouvements emblématiques tels que Saisir la queue de l’oiseau ou Mouvoir les mains comme des nuages. Dans la troisième partie, ces principes s’expriment de manière encore plus marquée, en particulier dans des mouvements comme Séparer les crinières du cheval sauvage ou La belle tisse avec les navettes. Le corps apprend alors à se déployer dans des trajectoires continues, arrondies et spiralées, sans rupture ni rigidité.

Avec une pratique plus avancée, le pratiquant découvre que les cercles et spirales ne se limitent plus à certains mouvements spécifiques, mais imprègnent progressivement l’ensemble de l’enchaînement. Le mouvement devient alors plus fluide, plus unifié, et la force s’exprime de façon interne, souple et continue.

Parallèlement à ce travail, il est essentiel d’aborder un autre aspect fondamental du Taijiquan, souvent sous-estimé : le principe du vide et du plein, également exprimé par le Yin et le Yang. Ce principe régit l’alternance entre appui et légèreté, expansion et rassemblement, intention et relâchement. Le vide et le plein sont étroitement liés à la respiration, qui guide et accompagne naturellement ces transformations.

Pour mieux conduire et ressentir le vide et le plein dans la pratique, il est vivement recommandé de prendre le temps d’étudier la respiration des trois muscles, proposée dans les cours en ligne de Qi Gong. Idéalement, il est également conseillé de se renseigner auprès de votre professeur afin de vérifier s’il connaît et transmet cette pratique, qui constitue un précieux soutien pour approfondir la compréhension du souffle et de l’énergie dans le Taijiquan.

Ainsi, la troisième partie marque une étape déterminante dans l’apprentissage : elle permet d’entrer plus profondément dans la logique interne du Taijiquan, où cercles, spirales, respiration et polarités Yin-Yang s’unissent pour donner naissance à un mouvement vivant, conscient et harmonieux.

Tuishou

Le Tui Shou, ou « poussée des mains », est une pratique traditionnelle du Taijiquan réalisée à deux, dans laquelle les partenaires établissent un contact léger par les mains ou les avant-bras afin de développer la sensibilité, l’écoute du mouvement et la capacité d’adaptation, sans recherche de confrontation. À travers cette pratique, le pratiquant apprend à accueillir et rediriger la force sans résistance, en utilisant le centre du corps (Dantian) plutôt que la force musculaire brute. Le Tui Shou améliore l’équilibre, l’ancrage, la coordination, la souplesse et la stabilité posturale, tout en favorisant une circulation harmonieuse du Qi et le développement de la force intérieure (Nei Jin). Il cultive également l’écoute de l’autre, la confiance en soi, le lâcher-prise et transforme le rapport de force en coopération. Sur le plan martial, il constitue un exercice préparatoire au combat en Taijiquan, permettant de percevoir, neutraliser et rediriger la force adverse dès son origine, non par opposition directe, mais par la souplesse, le relâchement et l’intelligence du mouvement.

Les 13 mouvements du Qi Gong de la Belle Jeunesse

Constituent une pratique à la fois douce et profonde, destinée à préserver la vitalité, la souplesse et l’équilibre interne. Cet enchaînement agit principalement sur les hanches, le bas du dos et le bas-ventre, des zones essentielles pour la mobilité, la stabilité du corps et la circulation de l’énergie vitale. L’ensemble des exercices développe progressivement un travail de coordination entre le haut et le bas du corps. À mesure que la pratique s’installe, les mouvements deviennent plus harmonieux et mieux reliés, ce qui améliore la maîtrise corporelle globale. Cette coordination renforce la perception d’unité, favorise un meilleur équilibre et installe une sensation de cohérence entre les différentes parties du corps. Les mouvements sollicitent et assouplissent progressivement les articulations des hanches, permettant au bassin de retrouver mobilité et liberté. Cette libération articulaire facilite la circulation du Qi et du sang, soutient l’alignement postural et aide à dissoudre les tensions accumulées dans le bas du corps. Le corps gagne alors en fluidité, en stabilité et en légèreté. Pratiqués régulièrement, les 13 mouvements nourrissent le centre inférieur, renforcent l’ancrage et contribuent à maintenir un corps souple, équilibré et plein de vitalité, favorisant ainsi un état de bien-être durable.